Accueil » Le musée François Pompon
1 Place du Docteur Roclore 21210 Saulieu – Tél : 03 80 64 19 51
Courriel : museefrancoispompon@wanadoo.fr
Du 1er avril au 30 septembre
du 1er octobre au 31 décembre
Fermé le lundi après-midi et le mardi, le 1er Mai et le 25 Décembre
Fermeture annuelle : Janvier – Février – Mars
Le musée François Pompon, se situe dans un hôtel particulier du 17è siècle. Il réserve une large place au célèbre sculpteur, d’autres thèmes font l’objet de salles spécialisées
10 stèles funéraires en granit du Morvan et 3 en pierre grise de l’Auxois provenant de l’antique nécropole de Sidélocum (Saulieu),
La stèle gallo-romaine représente le défunt dans sa vie quotidienne avec un attribut (orgue hydraulique, bâton, outil ou céramique, animal, parfois une inscription…), qui permet de l’identifier.
Deux salles lui sont consacrées et présentent un certain nombre d’objets de culte destinés à la célébration de la liturgie (statue, lutrin, antiphonaire, calice, ciboire…)
Dit « Missel de Charlemagne »
Manuscrit du XIIe siècle, couverture constituée de deux plaques d’ivoire scupltées du VIe siècl, décor ornemental du XIVe siècle.
Alexandre Dumaine, Bernard Loiseau
Salle Bernard Loiseau
La vocation de ville-étape de Saulieu, établie sur une voie romaine a été confirmée en 1653 lorsque les Etats-généraux de Bourgogne y font passer la route Paris-Lyon. La ville devient alors relais de Poste. C’est du reste à cette époque que l’illustre Madame de Séviginé en route pour aller prendre les eaux à Vichy, s’arrêtant le temps d’un copieux repas le 26 août 1677, avoua s’y être quelque peu grisée.
Des siècles plus tard, ce haut lieu de la gastronomie française gagne ses lettres de noblesse avec Alexandre DUMAINE (1895-1974), «Le Cuisinier Des Rois et le Roi des Cuisiniers», arrivé en 1931 à l’Hôtel de la Côte d’Or qu’il quitte en 1963, puis Bernard Loiseau (1951-2003), responsable de l’établissement en 1975, dont il devient le propriétaire en 1982. Il ne cessera, avec son épouse Dominique, de faire de cette maison une demeure chaleureuse, à la renommée mondiale, où l’on sait apprécier une cuisine alliant simplicité et raffinement.
Les menus exposés témoignent de l’art culinaire de nos deux grands chefs.
François Pompon, célèbre sculpteur animalier, naît à Saulieu le 9 mai 1855. La formation qu’il reçut, d’abord à Dijon en 1870 à l’Ecole des Beaux Arts, puis à Paris en 1875 à l’école des Arts Décoratifs et le contexte artistique de l’époque l’incitèrent à se consacrer au portrait ; l’on découvre avec surprise ses oeuvres de jeunesse autour de son buste sculpté par Martinet, son ami. Il y a là sa femme, sa mère, son père, son neveu… et son curé.
Excellent praticien, il fut engagé par les plus grands sculpteurs de l’époque: Dampt (1885), Mercié (1888), Falguière (1890), Rodin (à partir de 1890 et dont il devint de chef d’atelier en 1893), Saint-Marceaux (1890 à 1914).
En 1906, Pompon commence à se désintéresser de la figure humaine pour se consacrer à le représentation des animaux. Intérêt qu’il doit certainement autrement que par ses origines bourguignonne, à l’un de ses professeur, Pierre Rouillard, grand sculpteur animalier. Il trouve ses modèles d’animaux domestiques, l’été, à la ferme et dans les basses-cours à la campagne…et des animaux sauvages et exotiques, l’hiver, au Jardin des Plantes à Paris.
Sur son établi portatif Pompon modèle sur le vif, à la terre glaise, l’animal choisi qu’il retravaille ensuite dans son atelier.
François Pompon disait: “C’est le mouvement qui détermine la forme, ce que j’ai essayé de rendre, c’est le sens du mouvement.
Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent… Ce qui est intéressant c’est l’animal qui se déplace.” Je fais l’animal avec presque tous les falbalas, et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable”.
Le parti pris pour la simplification expressive des formes est proche de l’esthétique japonisante. Camille Claudel, que Pompon a rencontrée dans l’atelier de Rodin, l’aurait-elle initié à l’art de l’Extrême-Orient ?
Pompon élimine l’accessoire et le détail pour mieux traduire le volume et le mouvement.
Ses amis, René Demeurisse, un jeune peintre, le critique Robert Rey et le sculpteur Antoine Bourdelle conseillent à Pompon de travailler en grand. Son Ours Blancs grandeur nature connut un grand succès et rendit célèbre François Pompon au Salon d’Automne en 1922.
Colette admirait son ours : “la petitesse étrange de la tête, l’effilement pisciforme du museau destiné à percer les eaux couvertes, encombrées de glace…”
On vient de loin pour visiter l’atelier de Pompon ; on le décore de la Légion d’honneur. Mais la célébrité soudaine ne change rien à ses habitudes. “Quand vous avez un succès, conseille-t-il, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez.“
C’est ce qu’il fait. Il continue à modeler et à lisser ses animaux. Les commandes affluent. Il continue son œuvre de création, la renommée n’altéra pas sa modestie.
Pompon meurt à Paris le 6 mai 1933. Il a 78 ans. Aujourd’hui encore, à Saulieu, le grand Condor n’en finit pas de le veiller, lui et son épouse Berthe au chevet de Saint-Saturnin.
texte à venir
« Peu apprécié pour ses sculptures de petites dimensions, François Pompon connaît tardivement la consécration avec son ours polaire. L’Ours blanc en plâtre aux dimension colossales (2.50 m de long), au museau en pointe, à la démarche pesante, s’impose au Salon d’automne de 1922, assurant à son auteur une renommée universelle. »
Par Catherine Gras, conservateur du musée François Pompon de Saulieu. Extrait de l’ouvrage François Pompon 1855-1933 réalisé en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Dijon, le muséum d’histoire naturelle, le musée François Pompon de Saulieu et l’association François Pompon.
« Après un long cheminement, Pompon invente une écriture personnelle où priment la recherche de la forme essentielle et la compréhension du mouvement qui détermine le contour. Bien qu’il garde toujours le soucis de sauvegarder la réalité, il s’affranchit du naturalisme traditionnel en éliminant le détail qui nuit à l’expression du volume fondamental et à la vérité du mouvement. »
Par Hélène Meyer, conservateur général au département des Arts raphiques du Louvre. Extrait de l’ouvrage François Pompon 1855-1933 réalisé en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Dijon, le muséum d’histoire naturelle, le musée François Pompon de Saulieu et l’association François Pompon.
« L’oeuvre de Pompon, examiné rétrospectivement à la lumière des développements de la sculpture moderne et non plus comme un maillon ultime de la chaîne des animaliers du XIXe siècle, peut être lu comme celui d’un précurseur, point de départ ambigu et secret d’une nouvelle lignée de sculpteur, tels que Arp, Moore, Hajdu ou Brancusi. «
Par Sophie Lévy, directrice conservatrice du musée des Beaux-Arts de Nantes. Extrait de l’ouvrage François Pompon 1855-1933 réalisé en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Dijon, le muséum d’histoire naturelle, le musée François Pompon de Saulieu et l’association François Pompon.