Accueil » L’histoire de Saulieu
En effet, les premiers Sédélociens se sont fixés sur le Saulce (hameau de Saulieu), il y a quelque 4 à 5000 ans. C’était très vraisemblablement un peuplement néolithique de tradition pastorale : quelques silex caractéristiques de cette vie ont été retrouvés sur ce site. Certes, on a pu relever aux alentours proches de Saulieu, l’existence de mégalithes comme la “pierre des Anges”, mais aussi l’existence de “dolmens”, “pierres à sacrifice”, “porons”, “pierres qui virent” mais ce ne sont vraisemblablement qu’amoncellements géologiques, objets de légendes tenaces.
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C’est après la conquête des Gaules par César que naquit une bourgade au nom de Sidolocum sur la voie Aggripa reliant la Méditerranée à Boulogne à égale distance d’Augustodunum (Autun) et d’Aballo (Avallon). Ainsi de nombreux restes de cette période ont été découverts, et parmi ceux-ci vous pourrez découvrir au musée monnaies, tuiles, anciennes fondations, tessons de céramique commune, meule à grain et deux colonnes galbées (aujourd’hui dans la cour du musée). Mais avant tout, parmi les vestiges gallo-romains de Saulieu, il y a les stèles funéraires : presque toutes sont en granit local et représentent en bas relief des personnages en buste et, pour certaines d’entre elles, vous y verrez de brèves inscriptions. Ces stèles sont datées du IIIème au IVème siècle après JC et elles semblent être le témoignage d’une importante nécropole mais personne ne s’est encore préoccupé d’en trouver l’emplacement …
D’après la tradition chrétienne, ce sont deux missionnaires chrétiens venus de Grèce au IIème siècle, Andoche et Thyrse qui auraient été arrêtés pour leur foi et qui auraient subi le martyre.
Le culte de Saint-Andoche à Saulieu est attesté à partir du Vème siècle et un petit édifice devait alors s’élever sur l’emplacement de leur supplice ou de leur sépulture.
Durant le début du haut Moyen Age, Saulieu fut éprouvée par les grandes invasions Vandales et Burgondes. Son économie, jusque là prospère fut notablement réduite. Aussi, pendant cette période, une abbaye fut construite sur le site du culte de Saint Andoche. En 706, un legs somptueux vint enrichir la petite ville, mais c’était sans compter sur l’arrivée des Sarrasins qui saccagèrent la ville et son abbaye. Quelques années plus tard, Charlemagne aida à la reconstruction de l’abbaye et restitua les biens usurpés.
En 843, la basilique et son monastère furent rattachés à l’Evêché d’Autun. Dans le premier tiers du XIIème siècle, Etienne de Bagé, évêque d’Autun, fit construire une nouvelle église pour remplacer la basilique carolingienne : c’est cette église romane que l’on peut découvrir aujourd’hui.
Le nom de cette petite bourgade évolua au cours des années de Saeluy vers Saaleu. La population fut de nombreuses fois décimée que ce soit par les guerres, les famines et les épidémies durant ce Moyen Age. En 1360, les évêques d’Autun décidèrent d’y construire un château fort et ses remparts dont il n’existe plus qu’une tour (la tour d’Auxois) et par endroits des traces du mur d’enceinte qui ne comptait pas moins de 16 tours et 2 portes. En 1595, Henri IV concéda à Saulieu ses armoiries et la devise “His lilia tuebimur armis” : “nous défendrons ces lys de nos armes”.
A partir du XVIIème siècle, une ère de grande prospérité s’ouvrit à Saulieu. Un couvent des Ursulines recevant des filles de la bourgeoisie provinciale fut construit sur les ruines de l’ancien château fort en 1624. La chapelle et les arcades du cloitre subsistent toujours de nos jours dans l’école primaire Monge. Un couvent de Capucins fut aussi construit vers 1641 dans le faubourg de St Saturnin, et qui laissa sa place au bâtiment de l’ancienne gendarmerie.
Du siècle des Lumières jusqu’à nos jours …
Un hôpital prit la place d’une ancienne léproserie en 1736 et un collège fut édifié en 1773 dans le quartier Saint Jacques. Six nouvelles foires furent créées et ainsi vin, laine, chanvres, fil, cire, poissons d’étangs, bois, … y étaient vendus.
Une manufacture de gros drap, une filature, plus de vingt tanneries, quatre tuileries, des artisans sabotiers ….formaient alors le socle de l’économie de Saulieu.
Vers 1775, commença la démolition du mur d’enceinte qui par endroit était très dégradé. Le quartier bourgeois s’étendait vers le rempart ouest, c’est-à-dire le long de la rue Gambetta.
Il n’apparaît pas que la Révolution ait entraîné des troubles sérieux, tout comme il n’est pas certain que pendant la Terreur les révolutionnaires aient détruit les sculptures du tympan de l’église St Andoche. Par contre, c’est lors de cette période que disparurent ses reliquaires et ses cloches, butins de quelques brigands.
Les guerres de 1871, puis de 1914 – 1918 virent la mort de plusieurs centaines de Sédélociens. Lors de la seconde guerre mondiale, Saulieu fut le lieu d’une bataille contre l’armée allemande le 16 juin 1940 et on compta 37 victimes françaises. Par la suite, Saulieu est occupée et la résistance s’installa dans les bois voisins où eurent lieu de nombreux accrochages qui firent de nombreuses victimes. La libération fut l’œuvre de la 1ère armée française du général de Lattre de Tassigny le 9 septembre 1944.
De nos jours, Saulieu est une ville de 2 500 habitants, où l’hôtellerie et la gastronomie sont deux activités qui perdurent : trois maîtres ont fait de Saulieu un haut lieu de la gastronomie mondiale. Tout d’abord, Victor Burtin à l’Hôtel de la Poste jusqu’en 1930, puis Alexandre Dumaine à l’Hôtel de la Côte d’Or de 1931 à 1963 puis Bernard Loiseau de 1982 à 2003.
Après avoir été le garant de son héritage culinaire, Patrick Bertron transmet à son bras droit, Louis-Philippe Vigilant, profondément empreint du style Loiseau, la signature unique de cette maison : « l’authenticité du goût ».